Gempeuplus ! Gempeuplus ! Cette douce mélodie résonnait dans mon téléphone mercredi matin 7 janvier au bureau. En effet, ma correspondante marseillaise me répétait pour la 5eme fois qu’il avait neigé à Marseille ( peuchère !) et qu’ils avaient pas moins de 30 cm de neige. Connaissant la petite tendance à l’exagération des citoyens phocéens je restai dubitative. Ne dit-on pas qu’une sardine a bouché le port de Marseille ?
Je ne suis sortie de mon scepticisme railleur qu’au moment ou j’ai reçu une photo de la vue de son bureau par mail. Houa ! Etonnant, il a neigé à Marseille et pas qu’un peu la nuit du 6 au 7 janvier 2009. D’après les experts ça n’était pas arrivé depuis 1987, c’est à dire plus de 22 ans.
Nous qui habitons dans des contrées lointaines de Marseille, il nous arrive d’appréhender parfois ce phénomène étrange qu’est la neige. Dans certains endroits reculés cela arrive même, tenez-vous bien, plus d’une fois par an. C’est pour cette raison que j’appelle tout un chacun à compatir au sort de nos chers concitoyens, dont les plus braves ont dû passer la nuit entière au travail ne pouvant pas rentrer chez eux ( je sens une larme poindre chez les amoureux du JT de 13h sur TF1 ). Enfin dieu merci, la chance dans toute cette histoire, c’est que la neige est un phénomène étrange certes mais aussi naturel, donc elle fond.
J’aurais d’ailleurs une amélioration a proposer afin que cette pagaille ne se reproduise pas dans vingt ans : pourquoi ne pas engager une miss météo avec l’accent marseillais ? De cette manière les autorités marseillaises pourront comprendre et anticiper le phénomène, ainsi elles mettront en place les dispositions nécessaires et pourquoi pas elles loueront peut-être une ou deux déneigeuses. Je vous laisse songer à cette hypothétique solution, en attendant dans quelques années si un marseillais vous raconte qu’il a fait du snowboard sur la canebière ne vous moquez pas de lui, soyez charitable et souvenez-vous ces jours de janvier 2009 ou il a vécu le pire.
Je me suis alors demandée à quel plat chaud les Marseillais pouvaient-ils songer avec réconfort ces derniers jours. La réponse s’est imposée d’elle-même : la soupe au pistou bien entendu. Exprimons notre solidarité a nos amis phocéens autour de cette soupe aux vertus réchauffantes…
Voici une très belle photo du vieux port de Catherine Ricoul sur le figaro.fr.
Un pur plaisir ! Traditionnellement, chaque famille provençale semble avoir une recette plus ou moins différente, celle-ci fera désormais partie de ma tradition familiale.
Soupe au pistou
La Soupe
-3 petites pommes de terre
-100g de petit pois frais
-2 branches de céleri
-100g de haricots plats
-200g de haricots rouges
-200g de haricots blancs
-2 blancs de poireaux
-2 carottes
-4 petites courgettes
-5 tomates concassées
-100g de coquillettes
-1 jarret de porc
- thym, laurier, sel
- 4 l d’eau
Le Pistou
- 1 bouquet de basilic
- 4 gousses d’ail
-50g de parmesan ou grana et 50g de gruyère râpé
-10 cl d’huile d’olive
Mettre le jarret dans une grande marmite avec 4 l d’eau froide et démarrer la cuisson a feu moyen avec thym, laurier et sel pendant 1h 30.
Pendant ce temps, éplucher, laver et découper tous les légumes en petits cubes sauf une pomme de terre qu’on laisse entière pour la pommade.
Préparer le pistou à l’aide d’un mortier et d’un pilon, on commence par éplucher et découper en deux les gousses afin d’en retirer le germe. Ensuite on incorpore le basilic découpé aux ciseaux, le fromage et enfin l’huile au fur et à mesure. Réserver.
Au bout d’1h30 de cuisson on retire le jarret qu’on découpe en petits morceaux et qu’on ajoute avec les légumes dans le bouillon. Lorsque les légumes sont cuits (compter encore 1h a peu près) on verse les coquillettes au potage et un bon quart d’heure plus tard la soupe est entièrement cuite. Il ne reste qu’à incorporer la pommade préalablement mélangée à la pomme de terre entière écrasée.
Cette recette prend du temps mais elle vaut vraiment la peine. De plus n’hésitez pas à congeler des portions individuelles s’il en reste pour les jours de grand froid.